Comment collaborer dans un cours en ligne… quand les inscriptions sont en continu?
Il s’agit d’un cours où les étudiants sont admis en continu. Il me semble donc tout un défi de les faire interagir entre eux puisqu’ils ne font pas partie d’une cohorte qui vit les activités au même rythme au fil des semaines. En travaillant seul, les étudiants sont privés de la dimension sociale de l’apprentissage préconisée par le socioconstructivisme (Ménard & St-Pierre, 2014). Bien sûr, un forum de discussion est mis à disposition, mais les échanges ne sont que de brèves interventions auxquelles personne ne répond vraiment. D’ailleurs, des « études empiriques montrent des écarts étonnants entre la réalité observée et une vision idéaliste, souvent tacite, au sujet des potentialités du forum » (Henri & Charlier, 2005). Ce faisant, les opportunités d’approfondir les apprentissages grâce à une communauté d’apprentissage en ligne sont grandement réduites (Jézégou, 2010).
Nous en sommes à mettre en branle la refonte de ce cours. Bien qu’un environnement numérique d’apprentissage soit disponible et permette théoriquement une évolution vers des pédagogies plus actives, les recherches montrent que « les pratiques pédagogiques ont globalement peu évolué et ce malgré le développement important des environnements technopédagogiques » (Peraya, 2011, p. 449). Comment encourager les échanges et la collaboration dans ce contexte ? Pour moi, le questionnement reste (pour le moment!) entier.
Références
Henri, F., & Charlier, B. (2005). L’analyse des forums de discussion: pour sortir de l’impasse. Paper presented at the Symposium Symfonic.
Jézégou, A. (2010). Community of Inquiry en e-learning: à propos du modèle de Garrison et d'Anderson. Journal of Distance Education (Online), 24(2), 1.
Maina, M. (Producer). (2017). Les approches pédagogiques actives en ligne. [Vidéo] Retrieved from https://vimeo.com/200884545/88d668077a
Ménard, L., & St-Pierre, L. (2014). Paradigmes et théories qui guident l’action. Les TIC pour favoriser et soutenir l’apprentissage, 19-34.
Peraya, D. (2011). Un regard sur la «distance», vue de la «présence». Distances et savoirs, 9(3), 445-452.
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À la lecture des divers billets rédigés par nos collègues sur les approches actives possibles en ligne, je réalise que la tâche pédagogique n’est pas mince. Comme tu le mentionnes, bien que les technologies évoluent, les pratiques pédagogiques ne semblent pas suivre le même rythme. Et qu’en est-il des apprenants? Le succès de tout approche active, positionnant l’apprenant au centre de ses apprentissages réside en grande partie dans leur participation active, alors que faire si ces apprenants n’occupent pas toute cette place qui leur est dédiée. Comment les engager dans les approches mises de l’avant par la scénarisation pédagogique ou dans la mise en place d’une communauté d’apprentissage en ligne (Jézégou, 2010) par exemple?
RépondreSupprimerLa problématique que tu soulèves est particulièrement intéressante considérant que le type d’interaction constant dans la structure du cours dont tu fais mention réside dans l’interaction enseignant-étudiant et sans aucun doute dans l’interaction étudiants-contenu, alors que l’interaction entre étudiants, jugée importante pour la motivation et la réussite de l’étudiante (Bernard et al., 2009), semble plus difficile à assurer.
Je ne peux pas m’empêcher de comparer avec l’évolution de mon propre engagement dans le cadre de ce programme. Autant les premiers écrits, dans le forum ou sur le blogue me demandaient maintes relectures et récritures, autant au fil des séances en présence, mais aussi au travers les interactions virtuelles entre collègues et avec l’enseignant, j’ai pu construire peu à peu mes connaissances. Par le fait même, ces interactions me permettaient d’être toujours un peu plus à l’aise dans ma rédaction en ligne, mais surtout d’être plus engagée et motivée. Cette évolution n’est certes pas inconnue un climat constructif instauré au sein du groupe dans le respect et la confiance et rendu possible par les nombreux échanges partagés en ligne comme en présence. Est-ce que la seule « présence » en ligne et asynchrone aurait mené au même résultat? Personnellement, du point de vue de l’étudiante, j’en doute.
Sans avoir de réponse à t’offrir, je bouclerais la boucle (pour ce trimestre :), en ramenant un questionnement soulevé dans le tout premier billet du trimestre d’automne, « S’il est vrai que le système d’éducation actuel tente de répondre aux besoins d’aujourd’hui avec les solutions d’hier (RSA Animation, 2010), se peut-il que l’on intègre [les solutions d’aujourd’hui rendues possibles par] le numérique avec les réflexes et les stratégies d’hier? » Toutefois, bien que la réponse puisse paraitre évidente, c’est aux apprenants que j’aimerais bien poser la question.
Références bibliographiques
Bernard, R. M., Abrami, P. C., Borokhovski, E., Wade, C. A., Tamim, R. M., Surkes, M. A. et Bethel, E. C. (2009). A meta-analysis of three types of interaction treatments in distance education. Review of educational research, 79(3), 1243-1289
Jézégou, A. (2010). Community of Inquiry en e-learning: à propos du modèle de Garrison et d'Anderson. Journal of Distance Education (Online), 24(2), 1-18.
RSA Animation (Producteur). (2010). Sir Ken Robinson. Changing Paradigms. Repéré à https://www.youtube.com/watch?v=zDZFcDGpL4U